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Interview de Manu et Thierry Aeschbach
(guitariste et chanteur/guitariste de Natchez)

(questions de Phil Archambeau & Yves Philippot-Degand- Février 2013)

Bonjour les amis, tout d’abord merci de nous accorder cette interview pour ROAD TO JACKSONVILLE, magazine du Net. Il y a déjà un petit moment, Thierry annonçait dans une interview filmée votre envie de réaliser un double CD, en anglais et en français. Et bien vous avez tenu parole : deux ans après, Double Dose est sur notre platine CD.

Avant de revenir sur votre disque, j’aimerais revenir sur votre parcours. Pouvez-vous pour nos lecteurs rappeler l’histoire de NATCHEZ, je rappelle à tous que vous avez fêté vos 25 ans lors d’une superbe soirée fin septembre.

Thierry : 25 ans d’existence en effet ! Si on y réfléchit bien, c’est énorme, j’ai moi-même du mal à réaliser… Un parcours qui totalise plus de 1000 concerts, 8 albums (sans compter un album acoustique et une compile) et un DVD. Il nous manquait un double album et bien voilà c’est chose faite ! Le line-up est le même depuis octobre 1998 avec l’arrivée de Ben, le batteur. DD tient la basse depuis 1992.

Comment avez-vous basculé dans un classic rock plus orienté rock sudiste, est-ce à la suite de certaines rencontres?

Manu : C’est exactement comme ça que je vois notre musique, du classic rock teinté sudiste. Ça se fait tout naturellement, mon jeu de guitare, surtout en lead, est très inspiré de Skynyrd, 38 ou Molly, alors ça se ressent forcément sur nos compos. Par contre lorsque nous sommes en phase de composition, on ne se fixe jamais pour but de faire du rock sudiste. Nous puisons nos inspiration dans le classic rock au sens large du terme.

Thierry : Je suis personnellement méga fan de la première mouture de Skynyrd et c’est Ronnie Van Zant qui m’a donné envie de chanter. J’ai toujours voulu jouer ce style de musique, je dis bien ce style car en aucun cas je n’ose comparer notre musique à leur chef d’œuvre. Mais voilà pourquoi, naturellement, nous sonnons un peu sudiste !

Lors de la parution en 2007 de Catch The Spirit, la décision a été prise de chanter en anglais. Pensez-vous que cela soit obligatoire pour espérer vendre des disques à l’étranger ?

Manu : La vente de disques à l’étranger est tellement faible qu’on ne peut espérer que mieux !
Je pense que le chant en anglais intéresse plus les pays européens, par contre les pays anglo-saxons ont l’air d’apprécier le français qui donne un côté « exotique » à la musique !

Thierry : L’objectif de Catch The Spirit n’était pas de vendre des disques à l’étranger mais plutôt de démarcher afin de jouer dans d’autres pays. Aujourd’hui je peux affirmer que cela ne nous à pas ouvert davantage de portes. Par contre, cela nous a permis d’élargir notre public.

Venons en à Double Dose, le premier CD est donc en français, le premier titre « Amérique ‘n’Blues »
répond-il à une envie de bouger pour ce pays qui ne finit pas de nous fasciner ?

Thierry : Il est clair que la musique que nous aimons vient de l’autre côté de l’Atlantique, elle n’existe malheureusement pas dans la culture française. Jouer aux States reste du domaine du rêve, qui sait ? Un jour peut être ? En tout cas j’aime tellement ce pays que j’ai écrit Amérique’n’Blues pour une invitation au voyage…

Le titre « L’Homme à l’Harmonica » nous rappelle avec son intro , un petit clin d’œil à Blackfoot, un groupe
dont vous reprenez souvent Railroad Man sur scène. Est-ce voulu ?

Thierry : Alors à vrai dire, j’avais eu l’idée de cette intro façon Blackfoot suite au texte que je venais d’écrire. Les autres ont tout de suite été d’accord et on a pensé à notre ami Seb Delcroix pour la réaliser. Il est clair que c’est un petit clin d’œil à Shorty Medlocke mais franchement, les « hoo » sont involontaires (je pense que Seb ne connaît même pas Shorty) ! Vous pensez bien que ça m’a tout de suite plu !

Le premier CD s’achève sur « Seul au Monde », un titre sudiste à souhait avec son atmosphère et ses parties de guitares, cela prouve-t-il qu’on peut composer du rock sudiste en français ?

Manu : Je ne vois pas pourquoi le français serait une barrière à ce style de musique… A partir du moment où l’atmosphère est là, le langage n’a plus vraiment d’importance, enfin…. Je crois !

Pouvez-vous nous en dire plus sur comment ce morceau a été composé? J’avoue me passer ce morceau en boucle et avoir hâte de le voir en live?

Manu : Curieusement ce titre n’a pas encore été exploité en live, mais j’espère bien y remédier !
En fait il a été composé en deux phases. C’est d’abord Thierry qui a composé la partie cool, on l’a bossée tous les quatre en répétition, en arrangeant les parties pour que tout le monde se sente bien dessus. J’avais l’impression qu’il manquait quelque chose sur la fin, et j’ai donc rajouté cette partie accélérée qui puise plus dans le « Just Wanna Rock’n Roll » de 38 que dans Free Bird. Je pars sur un riff qui n’a plus rien à voir avec le morceau de départ, et l’effet rendu est plutôt sympathique !

Thierry : Ça faisait quelques années que je jouais ce morceau sur ma guitare sèche à la maison. Je voulais refaire une balade style « Rentrer à la maison » de l’album Paradis avec toi. Quand on a mis ça en place en répète, Manu a voulu ajouter une partie rapide. Evidemment le morceau s’est transformé immédiatement, façon sudiste. Influences évidentes ! On a su au dernier moment qu’il fallait le chanter en français, car on tenait à équilibrer les 2 albums. C’est donc le dernier texte que j’ai écrit ! L’autisme étant grande cause nationale 2012, cela m’a paru adéquat… C’est un sujet qui me touche, j’aime beaucoup ce texte !

On ôte le CD de sa platine, et on passe à notre seconde dose : est ce que le « Blues Outlaw »
est l’un d’entre vous ?

Thierry : Pas du tout ! Il est né de l’imagination de Monsieur Archie Lee Hooker ! Il est le neveu du célèbre John Lee Hooker et habite à 20 km de chez moi… Incroyable non? Je peux vous garantir que c’est un vrai et excellent bluesman et je le remercie encore pour m’avoir écrit ce texte. Pour la petite histoire, il m’a dit : « Je t’ai mis assez de phrases pour finaliser la chanson ! », j’ai donc dû me débrouiller pour l’adapter à la musique, sacré Archie !

Si vous deviez nous faire découvrir les autres titres de ce deuxième disque, que nous feriez-vous écouter en priorité « For You » ou « Break Down » ou un autre titre?

Manu : Pour ma part ce serait « For You ». J’avais à cœur de composer une ballade en 3 temps, on n’avait jamais exploité ce style auparavant, et je trouve le morceau très touchant. Mais je pourrais aussi faire écouter
« Blues Outlaws » ou « Climb Aboard » qui sentent bon le deep south !

Thierry : Difficile de donner une priorité, j’aime vraiment tous les morceaux de ce Dose 2.
Allez je dirais « Camaro » pour son côté rentre dedans que j’adore jouer en live !

Une question traditionnelle, qu’utilisez-vous actuellement comme matériel? Amplis, guitares?

Manu : Côté ampli j’utilise toujours mes vieux Peavey Classic 100. J’avais découvert cet ampli lors d’un concert de Skynyrd en Belgique en 1995. Quelques temps après j’ai eu l’occasion de l’essayer sur Paris, depuis j’en ai racheté 2 autres, cette tête d’ampli ne me fait jamais défaut, je l’adore ! Je complète le son avec quelques pédales de saturation, une Xotic RC booster, une Boss Blues driver et une MXR Micro Amp, selon les guitares et les morceaux.
J’ai un paquet de guitares aussi ! Une Stratocaster CS 60; une Telecaster Plus Deluxe de 1989; une Les Paul Special CS 60; une SG standard CS; une Explorer 58 réissue… (CS = Custom Shop, NdR)

Thierry : Je joue depuis quelques années maintenant sur un ampli Orange Rockerverb 50. Il me convient parfaitement, je crois que je ne suis pas prêt de le changer. Côté guitare, ma favorite est une Gibson Les Paul Special reissue 56 Custom Shop. Je suis adepte des micros P90 ! Je joue aussi sur une Gibson Les Paul Gold Top reissue 57 Custom Shop, elle est magnifique en studio !

Je ne peux pas faire une interview sans que vous nous racontiez vos Simple Man Cruises, quel a été pour vous le concert le plus émouvant auquel vous avez assisté ? Celui du retour des Outlaws ?

Manu : Houla, j’ai assisté à quelques concerts incroyables ! J’en cite quatre : le premier concert de Blackberry Smoke, c’était une véritable découverte et la confirmation des quatre titres que j’avais eu la chance d’écouter sur le Net à l’époque. Ces titres figureront plus tard dans « Little Piece of Dixie »; 38 Special car ce sont eux qui ont motivé ces voyages, je voulais absolument les voir avant de mourir, et je n’ai pas été déçu, la méga-claque!; un concert de Skynyrd sur le pont où ils ont joué des anciens morceaux comme « Comin’ Home », il se trouve aussi que c’était la dernière apparition scénique de Billy Powell, ce concert est donc un souvenir très spécial; et je finirai par Outlaws, cette mouture est exceptionnelle, certainement la meilleure depuis le line-up originel, j’en ai coulé ma larme !

Thierry : Je viens de vivre ma première Simple Man Cruise et je peux vous affirmer que ce fut énorme ! Quatre jours intenses, riches en rencontres et émotions. Il y avait, outre Skynyrd, Outlaws, Doobie Brothers, Blackberry Smoke et 12 autres groupes moins connus. J’avoue avoir pris une méga claque avec Outlaws, leurs shows ont été transcendants ! Les 2 guitaristes Billy Crain et Chris Anderson savent retracer la magie de la grande époque, waouh, c’était fabuleux ! On a vécu également du grand Blackberry Smoke qui est mon groupe préféré du moment. Tous les groupes étaient excellents, j’ai adoré Tom Hambridge qui nous a infligé une vraie leçon de rock’n’roll et mon coup de cœur revient à The Cadillac Black (encensé par Mr Rickey Medlocke !), un trio décapant ! Ces gars sont très jeunes et leur album est vraiment excellent. La relève est assurée !


Ces croisières ont-elles apporté un net revival pour vous? Comme si en quelque sorte le rock sudiste redevenait « bankable » comme ils disent au cinéma. (On sait tous l’importance aujourd’hui des tournées et de jouer live surtout à une époque où l’on vend de moins en moins de disques)

Manu : Dans ces cruises on se sent en famille, c’est très intéressant de voir nos groupes favoris évoluer devant leur public américain. On se dit qu’on est moins seul !
Et l’opposition entre le rock sudiste et le luxe du bateau est facilement vivable, que du bon temps, pour nous et pour les groupes, on sent bien que pour eux aussi c’est la fête !
Et pour répondre aussi à ta question de base, c’est clair que ça fait super plaisir de voir ces groupes redevenir « importants », on sait bien que la plupart étaient tombés bien bas, même si pour des groupes comme Outlaws ou Hatchet, ça doit pas être rose tous les jours…..

Thierry : Ces cruises sont conçues pour réunir tous les fans. L’ambiance y est donc paisible, pas de casse-couille ou autre énergumènes hors contexte. Les gens sont là pour s’éclater au travers de la musique mais aussi du méga confort du paquebot. Une vraie réussite à mon sens !

On a découvert entre autres sur ces diverses cruises, BLACKBERRY SMOKE.
Qu’est ce qui vous a fait craquer pour ce groupe?

Manu : Tout, leurs compos, leurs interprétations, leur look, leur sympathie…. La première fois que j’ai vu Charlie Starr, je lui ai dit qu’ils jouaient la musique que j’avais dans mon cœur et dans ma tête, et c’est la vérité, comme s’ils savaient ce que j’ai envie de composer et qu’ils le faisaient à ma place ! Je sais, c’est une sensation étrange !

Thierry : Je les admire pour ce qu’ils ont su créer. Un vrai groupe ultra sympa et généreux avec son public. Des chansons magnifiques, toutes plus belles les unes que les autres. Des musiciens très talentueux, Charlie est pour moi le meilleur guitariste–chanteur de tous les temps dans le monde du southern rock. Il est devenu mon maître !

Quels sont les projets de Natchez pour l'année 2013 !

Manu : Promouvoir un maximum « Double Dose » et faire de jolies scènes et de jolies rencontres.

Thierry : On va poursuivre notre chemin en tentant d’exploiter au maximum notre nouvel album. Actuellement nous jouons sur scène 11 titres de Double Dose, nous allons donc exploiter les 7 autres chansons dont, notamment « Seul au monde ». Je crois fermement que chaque titre possède un réel potentiel, à suivre….

D’ailleurs à ce propos comment cela se passe pour Double Dose depuis votre superbe soirée avec Nono en concert? Pouvez vous nous en dire plus sur cette soirée?

Manu : Et bien, nous étions à la recherche d’une tête d’affiche pour clôturer ce concert des 25 ans, et le hasard a fait que nous sommes tombés sur Nono après avoir remplacé à la dernière minute le groupe Vulcain. Il était très heureux de se joindre à notre fête. On a terminé en bœuf, bordélique mais plaisant !

Thierry : Pour l’instant nous vendons pas mal de Double Dose main à la main sur nos concerts. Nous n’avons, naturellement, encore aucun retour des ventes via notre label Brennus. On verra, le principal étant de réussir à amortir les frais engagés. Malgré la crise et le téléchargement, je suis relativement confiant mais aussi conscient que nous ne serons jamais disque d’or !

Vous bénéficiez d’un public de fidèles et d’un fan club très actif, comment expliquez vous cette fidélité?

Manu : La longévité du groupe y est pour quelque chose, le côté familial aussi, nous aimons faire la fête avec les gens et ils le ressentent, c’est donc quasi une affaire de famille !

Thierry : Nous avons effectivement un super fan club et nos fêtes annuelles (en janvier) sont toujours très réussies. L’ambiance y est extrêmement simple et conviviale, les gens apprécient et aiment revenir. Ceci dit, tout cela reste très modeste et ne concerne qu’une centaine d’individus mais bon, nous pouvons quand même être fiers de cela !

2013 verra encore une nouveauté pour NATCHEZ : après l’Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas, vous allez découvrir la Tchéquie, un pays très ouvert au southern rock avec des groupes comme Ohniva Voda ou The Cell, connais-tu déjà ce pays? Qu’est ce que cela vous apporte de vous exporter?

Manu : Nous avons également joué en Suisse et au Luxembourg pour compléter le tableau !
Et bien je vois que tu es plus renseigné que nous sur la Tchéquie, je sais que nous avons 3 dates de prévues, dont une avec The Cell, ça m’a l’air un groupe assez important là-bas, nous avons hâte d’aller nous frotter aux musiciens de l’Est, forcément du bon temps en perspective !

Thierry : Ça devrait être une très belle expérience ! Ce genre d’occasion est toujours très excitant pour nous. Aller à l’aventure en territoire inconnu, découvrir de nouvelles ambiances, de nouvelles personnes, nous adorons ! Bien sûr il faudra être à la hauteur, c’est donc un beau challenge !

Quelle est votre position concernant le téléchargement? Pourra-t-on trouver les disques de Natchez en téléchargement payant « online »?

Manu : On essaie de le faire, mais nous sommes de piètres informaticiens… Je crois qu’il faut vivre avec son temps, les jeunes ne connaissent pas le bonheur d’acheter un disque, il faut donc s’attendre à finir avec son méga compressé dans un MP3 !

Thierry : Je ne maîtrise rien de ce côté, je laisse donc les choses se faire naturellement. Tant pis pour ceux qui préfèrent télécharger, ils n’auront pas le plaisir de toucher, de palper notre Double Dose !

Si vous aviez un message à adresser à nos lecteurs, leur conseillerais-tu de se prendre une double dose de Natchez (une double dose sans effet sur la santé)? Comment peuvent-ils se procurer votre disque?

Manu : Au moment où je réponds à tes questions le CD s’installe partout dans les bacs (presque partout…) et sur Internet, même sur notre site www.natchezband.com Et oui je conseille à tous de se prendre une double dose,
à renouveler régulièrement aussi, aucune contre-indication à recenser !

Thierry : Bien dit frérot ! Tout pareil !

Le 14 décembre, nouvelle grande date pour NATCHEZ avec le concert en première partie Chez Paulette avec
MOLLY HATCHET. C’est toi Manu qui organise, est-ce devenu indispensable aujourd’hui pour vous permettre d’avoir de belles dates? Peux-tu nous en dire plus sur cette soirée?

Manu : Tu connais l’adage, on n'est jamais aussi bien servi que par soi même ! En fait, de temps en temps les groupes me contactent pour que je les place, je réponds souvent non, mais de temps en temps, quand ça me semble faisable et pas trop compliqué, je me lance dans l’aventure. C’est donc reparti avec Molly, ça fera la quatrième fois qu’on joue ensemble, ce sont toujours de bons moments ! Et bien sûr je profite du fait qu’avec Natchez on a déjà un joli potentiel public ! Parfois les têtes d’affiche ne nous apportent malheureusement que peu de public….

Thierry : Je ne remercierai jamais assez Manu pour toutes ces belles dates qu’il nous a déjà concoctées ! Quand il m’a parlé de Molly le 14/12, je lui ai donné mon feu vert. Nous savons que ce sera un excellent moment, croisons juste les doigts pour que la neige ne soit pas au rendez-vous et que le public puisse venir en nombre !

Après avoir vu autant de groupes sur la Simple Man Cruise, quels seraient les groupes que vous aimeriez encore voir, ou ceux que tu aimerais revoir, que tu emmènerais avec toi sur une prochaine cruise si c’était vous les capitaines?

Manu : D’office Skynyrd, 38, Blackberry Smoke et Outlaws. Et je rajouterais ZZTop, Môssieur Dicky Betts et les Allman. Les Black Crowes feraient la pré-cruise. J’ajouterais également en découverte Big Hat, nouveau groupe avec Peter Strout, Audley Freed, Robert Kearns… Dont j’attends avec impatience la sortie d’un album !

Thierry : En premier 38 Special que je n’ai toujours pas vu… snif ! Sinon la liste de Manu me convient mais je n’oublierais pas Tom Hambridge, Bonepony et The Cadillac Black qui m’ont vraiment séduit sur la Simple Man Cruise. Et j’ajouterais, pour finir, Natchez en première partie de Skynyrd, mon rêve ultime !

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